AMF : 580.000 euros requis contre Raymond James AM et Hervé Dreyfus pour conflit d’intérêts

Le gendarme de la Bourse a requis au total 580.000 euros contre la société Raymond James AM, son PDG, et son gérant vedette Hervé Dreyfus, pour un conflit d’intérêts lié aux liens de ce dernier avec la banque suisse Reyl.

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AMF : 580.000 euros requis contre Raymond James AM et Hervé Dreyfus pour conflit d’intérêts

Dans le détail, le représentant du collège de l’Autorité des marchés financiers a demandé 300.000 euros contre Raymond James Asset Management International, 200.000 contre Hervé Dreyfus avec un blâme et 80.000 euros, plus un blâme, contre le PDG de la société financière, Emmanuel Laussinotte, lors de la séance de la commission des sanctions mercredi.

Le principal grief portait sur "la situation de conflit d’intérêts" dans laquelle se trouvait M. Dreyfus "du fait de ses activités au sein de la banque suisse Reyl", dirigée par son demi-frère Dominique Reyl, "une situation non déclarée" et qui pouvait aller à l’encontre des intérêts de ses clients chez Raymond James AM, a expliqué le rapporteur de la commission.

M. Dreyfus, à la fois gérant de portefeuille, administrateur et détenteur de 10% de Raymond James AM, a perçu 160.000 euros en 2011 puis 217.000 euros 2012, de la banque Reyl, soit une rémunération cinq fois supérieure à celle perçue chez Raymond James,a précisé le rapporteur.

Alors que cette activité était censée se cantonner à l’élaboration de compte-rendus trimestriels sur le marché obligataire et celui des devises, l’enquête a fait apparaître une participation directe à l’ouverture de comptes dans la banque suisse, ainsi qu’une participation active à la gestion des comptes de certains clients, a détaillé le rapporteur.

Hervé Dreyfus a aussi investi massivement pour le compte de ses clients chez Raymond James dans des fonds de la banque Reyl, selon le rapporteur qui a également évoqué l’existence d’une convention liant M. Dreyfus et la banque qui conditionnait sa rémunération aux volumes d’affaires apportés.

Tous ces éléments étayent "l’existence d’une situation de conflit d’intérêts" car en dirigeant les clients de Raymond James vers la banque Reyl, M. Dreyfus n’agissait "pas uniquement dans leur propre intérêt mais aussi du sien", a souligné le rapporteur.

"Cela fait 34 ans que j’exerce le métier de gérant de portefeuilles", "je développe ma clientèle grâce aux recommandations de mes anciens clients et aucun de mes clients ne s’est jamais plaint de mon professionnalisme et de mes performances" a déclaré M. Dreyfus, par ailleurs gestionnaire de fortune de l’ancien ministre socialiste Jérôme Cahuzac. Selon lui, Raymond James AM ne disposait pas de fonds spécialisés dans les obligations et les pays émergents, contrairement à Reyl, et c’est"uniquement l’intérêt des clients" qui a motivé son choix.

Face à cette situation, il était du même coup reproché à Raymond James AM et son PDG d’avoir manqué à leurs obligations professionnelles en ne mettant pas en place les procédures de contrôle nécessaires. Si la société a argué ne pas avoir connaissance de ces rémunérations, le rapporteur et le collège ont estimé que l’entreprise et son patron "ne pouvaient ignorer l’existence de cette relation d’affaires" entre M. Dreyfus et la banque.

La défense de Raymond James AM et de son PDG a réaffirméne pas avoir eu connaissance d’une quelconque rémunération supplémentaire. "Quel contrôle efficace et effectif pouvait être mis en place ?", s’est-elle interrogée en estimant "inimaginable" de se renseigner sur les relevés bancaires personnels de M. Dreyfus ou de pratiquer une intrusion sur son ordinateur, qui est un délit pénal.

La société financière, qui gérait 330 millions d’encours au moment du contrôle (en 2012), a aussi été épinglée pour une série d’irrégularités et notamment la réception et la conservation d’or pour une cliente dans ses locaux.

abx/cc/fpo/ide

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