Série noire cette semaine pour les places boursières

Sur les marchés actions, les principaux indices mondiaux se sont inscrits dans une véritable série noire cette semaine, plombés principalement par des tensions géopolitiques qui n’arrivent pas à trouver un dénouement.

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Les tensions géopolitiques plombent les marchés

Marchés actions

Ces conflits ont littéralement relégué au second plan les nouvelles macroéconomiques ou les rendez-vous au sommet de la semaine tels que les réunions de la BCE ou de la banque d’Angleterre. Alors que nous nous approchons de la fin de la saison des résultats trimestriels, les opérateurs commencent à évoquer un nouvel ancrage dans un « bear market ».

Les premiers échanges de la semaine étaient pourtant annoncés sous un bon augure. Les principaux indices, aussi bien européens qu’américains, ont récupéré une partie des pertes enregistrées sur la semaine précédente qui avait également été difficile pour l’ensemble des marchés actions. Faute de nouveaux catalyseurs et toujours dans de faibles volumes échangés, les indices ont ainsi évolué timidement à la hausse. Une tendance qui, déjà sur les premiers échanges, était qualifiée de technique, plus que justifiée.

Les tensions géopolitiques plombent les marchés

Le cas ukrainien a néanmoins rattrapé les principales places qui se sont inscrites dans le rouge dès mardi. Depuis le crash d’un avion de Malaysia Airlines dans la région de Donetsk en juillet, les tensions sont devenues plus vives que jamais. Les russes ont mobilisé des troupes armées à la frontière de l’Ukraine cette semaine, prétextant une mission humanitaire et de paix sur le territoire d’après l’OTAN. Les occidentaux ont immédiatement menacé la Russie de nouvelles sanctions économiques, ce qui n’a finalement fait qu’accentuer les hostilités en cette fin de semaine. En effet, la Russie a mis en place un embargo jeudi sur les importations de produits alimentaires en provenance d’Europe et des Etats-Unis en réponse aux menaces des membres de l’OTAN. On a également évoqué une possible interdiction du survol du territoire russe aux compagnies aériennes effectuant des liaisons en l’Europe et l’Asie, ce qui provoquerait de lourdes conséquences sur les prix à terme.

Dans ce contexte, les investisseurs ont complètement ignoré les chiffres clés de la semaine : nous retiendrons principalement l’indice des directeurs d’achat pour le secteur des services qui est ressorti à 58,3 en juillet contre 56 en juin, et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage qui ont reculé aux Etats-Unis. En Europe, les commandes industrielles en Allemagne ont chuté sur un plus bas qui n’avait pas été observé depuis 2011. La production industrielle en France est cette fois ci ressortie en hausse de 1,3% contre -1,7% sur l’exercice précédent, mais cela ne semble pas suffisant pour être qualifié de positif. Les chiffres ont confirmé la tendance actuelle, à savoir une économie américaine qui reprend le dessus, et en parallèle, les piliers de la zone euro qui s’inscrivent dans de nouvelles phases de récession à l’image de l’Allemagne et de la France.

Série noire cette semaine pour les places boursières

Sur l’ensemble de la semaine, le Dow Jones cède ainsi 0,76%. Le S&P500 abandonne 0,81% et le Nasdaq près de 0,41%. En Europe, le CAC 40 chute de 1,71% et se rapproche du seuil symbolique des 4 100 points. Si un rebond n’intervient pas sur les 4 110 points, on peut s’attendre à un nouveau signal baissier en direction des 4080 points, position de la MM100 hebdomadaire. Par ailleurs, le DAX perd 2,76% et le FTSE de Londres plus de 1,93%. En Asie, faute de nouvelles économiques majeures, les places ont évolué dans le sillage de Wall Street et des bourses européennes. Le Nikkei corrige fortement de plus de 4,80% sur la semaine et le Topix, sur la même tendance, abandonne 4,92%.

Du côté des valeurs, Banco Espirito Santo qui est sur le devant de la scène depuis plusieurs semaines, a de nouveau fait des émules. Pour rappel, deux filiales majeures de la société ont déposé le bilan le 1er août amenant rapidement la suspension des cours à la Bourse de Lisbonne. La valeur avait alors marqué une chute de plus de 75% en une semaine, en amenant une perte semestrielle de plus de 3,57 milliards d’euros, un malheureux record. Cette semaine, les marchés ont néanmoins été rassurés et ont salué le renflouement de la banque à hauteur de 4,9 milliards d’euros ainsi qu’une prochaine scission de cette dernière en deux entités. Cela permettra d’isoler les actifs toxiques, de ceux confiés au fonds de résolution des banques portugaises.

Nous retiendrons également la détérioration des cours dans le secteur des télécoms avec Orange qui enregistre l’une des plus fortes baisses du CAC 40 cette semaine. Le titre a cassé son support des 11,20€ jeudi et s’oriente à présent vers le seuil psychologique des 10,70€. Iliad a marqué le pas en se positionnant en tant que favori dans la reprise de T-Mobile US après l’échec de Sprint dans l’acquisition. Cette nouvelle qui n’a pas été au goût des investisseurs a accentué les pertes effectuées par le titre depuis déjà plusieurs semaines. Néanmoins, l’affaire est loin d’être conclue puisque Deutsche Telekom a déclaré ce jeudi ne pas avoir reçu « d’offre satisfaisante » pour le moment. Dans ce contexte, Iliad chute de plus de 12% cette semaine et se négocie à présent aux encablures des 169,90€.

Forex

Sur le marché du Forex, l’euro a fortement pâti cette semaine d’une actualité géopolitique très riche, et a évolué en dent de scie pour finalement chuter face au dollar. La parité EUR/USD s’échange en cette fin de semaine aux encablures des $1,3390, après avoir rebondi mercredi sur le support à $1,3340.

En Europe, les tensions ont été palpables cette semaine à différents niveaux. Lundi, les investisseurs étaient préoccupés par la situation de la banque portugaise Espirito Santo jusqu’à ce que le gouvernement décide d’allouer 4,5 milliards d’euros de réserves dédiées au plan de sauvetage du Portugal. Les bons chiffres aux Etats-Unis, témoins de la reprise de l’économie américaine et d’une croissance dynamique ont laissé par la suite présager une hausse anticipée des taux d’intérêts américains par la FED. Le cross EURUSD évoluait donc en ce début de semaine à la baisse, porté par de nombreux indicateurs.

En cette fin de semaine, l’accélération des tensions en Ukraine a finalement amené les cambistes à délaisser les devises majeures au profit de valeurs refuge telles que le Yen ou le Franc suisse. La situation à l’Est de l’Europe est marquée par une montée en puissance des sanctions économiques. La Russie s’apprête en effet à geler ses importations européennes, et envisage la possibilité de fermer son espace aérien. Une relation de plus en plus tendue se fait également sentir entre l’Ukraine et la Russie avec notamment la présence de 20 000 soldats russes à la frontière et des attaques de séparatistes pro-russes sur l’armée de l’air Ukrainienne.

Cette situation tendue a presque fait passer au second plan le discours de Mario Draghi et l’appel aux réformes structurelles qu’il a lancé à l’Italie, alors que le pays vient de rentrer dans sa troisième récession depuis 2008.

Sur le continent Asiatique, la devise nippone a évolué en territoire positif face à la majorité de ses principales devises de contrepartie cette semaine. Considérée comme valeur refuge, cette dernière a en effet pu s’apprécier cette semaine contre la monnaie unique et le billet vert. La récente décision du président Obama d’autoriser les frappes aériennes ciblées en Irak a notamment accéléré ce phénomène. La parité EURJPY termine donc sa semaine aux alentours des 136,42 yens, contre 137,73 lundi à 8h. La paire USDJPY, quant à elle, clôture sa semaine en baisse, s’échangeant à 101,81 yens, contre les 102,56 lundi à 8h.

De son côté, la devise chinoise a connu une semaine haussière, marquée par de très bons chiffres à l’exportation. La hausse de 7% de ses exportations sur le mois de Juillet a confirmé une balance commerciale excédentaire pour le 5ème mois consécutif, de 47,3 milliards de dollars. Le yuan a donc pu se montrer fort face au dollar américain, atteignant par ailleurs ses plus hauts depuis Mars 2014 en s’échangeant aujourd’hui à 1,1569 yuans pour un dollar.

La situation économique en Australie a conduit à la baisse l’Aussie face ses principales contreparties. En effet, la hausse du taux de chômage de 0,4% (à 6,4%), niveau non atteint depuis 2002, a fait plonger la devise australienne face au billet vert. Ainsi, le cross AUDUSD s’échange en cette fin de semaine à $0,9261, les spéculations sur une baisse des taux d’intérêts de la banque centrale australienne ayant principalement causé la perte d’environ 70 pips sur l’ensemble de la semaine.

Matières premières

Au chapitre des matières premières, les deux pétroles de référence ont profité d’un contexte géopolitique tendu pour rebondir en cette fin de semaine, après avoir oscillé entre gains et pertes tout au long de la semaine.

Dans la continuité de la semaine dernière, les investisseurs se sont montrés inquiets de l’état de la demande alors que les stocks d’essence ont augmenté ces dernières semaines en plein pic théorique de la saison de conduite aux Etats-Unis. De plus, l’incendie qui a provoqué la fermeture de la raffinerie à Coffeyville sur le sol américain devrait provoquer une remontée des stocks à Cushing à court terme. L’abondance de l’offre a donc logiquement pénalisé l’or noir entre la fin de la semaine dernière et le début de cette semaine, et les nombreux conflits au sein des pays producteurs de pétrole n’ont eu qu’un impact limité sur la production. Par ailleurs, l’or noir a également souffert suite à la publication décevante de l’indice PMI des services en Chine. Ce dernier ressort au plus bas depuis 2005. Enfin, les nouveaux bons chiffres américains, et notamment l’indice ISM non manufacturier, ont contribué à renforcer le dollar sur fond de craintes d’un resserrement monétaire anticipé de la FED. Pour rappel, un renforcement du dollar pénalise les matières premières libellées dans cette même devise.

Assez curieusement, la publication du rapport du Département américain de l’Energie n’a pas eu l’effet escompté sur les investisseurs. En effet, ce rapport a fait état d’une baisse des stocks de brut de 1,8 millions de barils. De plus, les stocks d’essence, qui inquiétaient les investisseurs après plusieurs hausses consécutives, s’inscrivaient en baisse de 4,4 millions de barils. Les cours ont néanmoins continué à baisser, signe que les investisseurs considèrent toujours l’offre abondante face à une demande en berne.

Néanmoins, les investisseurs ont également commencé à montrer des signes d’inquiétudes tout au long de la semaine. Tout d’abord, en Libye, la nouvelle escalade des violences jette à nouveau un froid sur la production du pays, pourtant premier producteur d’Afrique.

Puis en Irak, les rebelles n’ont cessé de gagner du terrain et ont également pris le contrôle de deux nouveaux champs de pétrole. Pour faire face à cette situation, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a autorisé des frappes aériennes ciblées en Irak, en précisant toutefois qu’il n’enverrait pas de troupes au sol sur le territoire irakien. L’autorisation de ces frappes aériennes a pour but de protéger les citoyens et militaires américains présents en Irak contre la menace des rebelles et notamment dans la ville kurde d’Erbil, où les américains disposent de personnels diplomatiques. De plus les américains ont parachuté des vivres par avions à destinations des civils pris au piège par ce conflit. A l’heure actuelle, le conflit a épargné la partie Sud du pays, qui abrite environ 75% de la production de brut, pour se concentrer au Nord. Rappelons que l’Irak est le deuxième plus gros pays producteur de pétrole de l’OPEP. Au cours du mois de Juillet, l’Irak a pompé environ 3 millions de barils par jour, contre 9,82 millions en provenance de l’Arabie Saoudite, le plus gros producteur de l’OPEP.

Du côté des métaux précieux, le métal jaune profite d’un contexte géopolitique particulièrement tendu à travers plusieurs régions dans le monde pour mettre fin à trois semaines de baisse. L’or a tout d’abord profité d’un rapport sur l’emploi aux Etats-Unis jugé décevant par les investisseurs. Puis, l’or s’est retrouvé tiraillé entre les spéculations autour de la FED suite aux bons chiffres américains et par les tensions entre l’Ukraine et la Russie. En effet, Vladimir Poutine a annoncé assez rapidement cette semaine la volonté de mettre en places des sanctions contre les puissances occidentales. La Russie a ainsi interdit les importations agricoles en provenance des Etats-Unis et de l’Union Européenne en représaille des sanctions et envisagent d’interdire les compagnies aériennes américaines et européennes de survoler la Sibérie. De plus, les troupes russes se sont redéployées proche de la frontière russo-ukrainienne. Aujourd’hui, le métal jaune s’échange proche de son plus haut niveau au cours des trois dernières semaines et pourrait mettre fin à la plus longue série de perte hebdomadaire depuis Septembre.

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