Trading haute fréquence : une innovation risquée ?

Aujourd’hui l’automatisation des marchés financiers et l’explosion de l’informatique a complètement bouleversé les méthodes de spéculation. Un des nouveaux outils de ces nouvelles formes d’échanges est le trading à haute fréquence, permettant de passer des ordres en quelques micro-secondes. Explications...

tradingflash tradingplateforme tradingtraderlexique tradingHFTtrading haute fréquence

Publié le , mis à jour le

🎁 Sécurisez vos plus-values à un taux attractif

Annonce

EURO+, le fonds euros à suivre

Le fonds en euros EURO+ proposé par Swiss Life a publié une performance annualisée de + 4.10 % en 2023, sans bonus de rendement ni autre artifice marketing. Accessible via le contrat d’assurance-vie monosupport Placement-direct EURO+. Sans frais sur les versements, seulement 0.60% de frais de gestion, ce contrat EURO+ peut être considéré comme étant un des meilleurs plans épargne sans risque. Le portefeuille obligataire du fonds EURO+ affichait un rendement actuariel de 5.56% à fin 2023 !.

Trading à haute fréquence : définition

Le 10 mai 2010, le Dow Jones perdait 10% de sa valeur en seulement quelques secondes, mettant en exergue un phénomène de trading automatisé jusqu’alors peu connu, le HFT (High Frequency Trading ou trading à haute fréquence).

Cette forme de trading intensive repose sur des ordres de bourses automatisés qui sont tirés d’algorithmes et qui réagissent à la micro-seconde.

Le but de cette forme de trading est de se rapprocher le plus possible des "fourchettes de cotation" sur un titre donné à un instant t. Le principe est simple, même sur un laps de temps aussi court qu’une seconde, un titre donné aura toujours plusieurs cotations que le trading à haute fréquence pourra exploiter pour gagner de l’argent. Des algorithmes très sophistiqués sont donc créés pour permettre d’automatiser des ordres boursiers capables de faire des gains sur des écarts de prix minimes et même dans certains cas d’exploiter des failles temporaires dans les systèmes d’échanges !

Ce trading à haute fréquence est aujourd’hui majoritaire aux Etats-Unis et représenterait environ un tiers des volumes de transactions en Europe ! Il engendre une explosion du nombres de transactions sur les marchés boursiers mais pas forcément au bénéfice du marché.

Des dérives qui pourraient coûter cher !

En effet, le trading à haute fréquence, qui permet d’expliquer les envolés fulgurantes (ou leur chute) de certains titres en seulement quelques minutes, est devenu un outil incontournable pour un grand nombres de traders du monde entier. Le problème, c’est que grâce à des ordres qui peuvent être passés puis annulés avant exécution dans la même seconde, de nombreuses dérives ont vu le jour.

Ce sont notamment deux pratiques qui sont aujourd’hui pointées du doigt
 : le "spoofing/layering" et le "quote-stuffing".

Le "spoofing/layering", est une pratique consistant à passer de faux ordres de ventes pour faire baisser les prix avant d’acheter.Grâce à la réactivité à la micro-seconde des algorithmes qui sont utilisés, des ordres de ventes sont passés sur un titre pour faire baisser les cours, puis sont annulés et remplacés par des ordres d’achat.

Le "quote-stuffing" repose lui sur le fait que, sur une unité de temps aussi petite que la seconde, des milliers de cotations sont enregistrées pour une même action. Le plus généralement, ces cotations sont générées par les automates du trading à haute fréquence dans le cadre d’une véritable guerre que se livrent les différents acteurs du HFT.
Le "quote-stuffing" est donc tout simplement la création de plusieurs séries de cotations inutiles que votre algorithme ignorera mais que celui de vos concurrents devra traiter, lui faisant donc perdre du temps, c’est à dire l’élément cruciale du trading à haute fréquence.

Des mesures pour y remédier ?

De nos jours, la volatilité des cours boursiers, c’est à dire la mesure de la variations des cours (plus la volatilité d’un titre est élevée et plus son cours varie fortement), est décuplée par cette automatisation et rend les marchés de plus en plus imprévisibles. Si les défenseurs du procédé louent une meilleur adéquation entre l’offre et la demande, beaucoup d’observateurs pointent du doigt les dérives du système et exhortent les politiques à prendre des mesures.

Dans un rapport du 21 décembre 2010, Henri Emmanuelli (PS) et Jean-François Mancel (UMP) préconisent l’interdiction pure et simple du trading à haute fréquence, le jugeant "socialement inutile et dangereux pour les marchés"

De son côté, l’autorité des marchés financiers (AMF) avait prit les choses en main en mai 2011 dans son rapport annuel "des risques et tendances sur les marchés financiers et pour l’épargne".

"Le trading de haute fréquence doit impérativement être encadré au niveau européen. C’est un sujet de préoccupation majeure pour les régulateurs" y indiquait le secrétaire général de l’AMF, Thierry Francq.

Pourtant, jusqu’ici rien n’a été fait et qu’une véritable régulation des marchés financier devra forcément passer par un examen méticuleux de ces mécanismes de trading. Mécanismes qui doivent être encadrés pour ne pas sombrer dans une dérive qui risquerait d’aboutir un jour à un Krach Boursier sans précédent. Si rien n’est fait, nous resterons toujours sous la menace d’un tel évènement et les dérives issues de ce type de spéculation continueront de "pourrir" l’efficience des marchés financiers.

🔍 Avis & notations

Avis des lecteurs de Trading haute fréquence : une innovation risquée ? :
Aucun avis
Aucun avis
👉 Votre note pour Trading haute fréquence : une innovation risquée ? ? Je note Trading haute fréquence : une innovation risquée ?

Une question, un commentaire?

💬 Réagir à cet article Trading haute fréquence (...) Publiez votre commentaire ou posez votre question...

À lire également

Qu’est-ce qu’une OPA ?

Offre Publique d’Achat (OPA) : Définition de l’OPA. Quelle est son objectif ? Quels sont les différents types d’OPA ?

Les chambres de compensation

Pour la plupart des gens, les marchés financiers sont un endroit où les acheteurs et les vendeurs se "rencontrent" pour effectuer des opérations (...)