Baisse historique des rendements

Notre estimation de récolte française 2011 en blé tendre s’affiche à 31.65 millions de tonnes. Les résultats obtenus sont issus d’un sondage effectué auprès d’un large panel d’opérateurs de la filière (organismes stockeurs, producteurs et autres) couvrant l’ensemble du territoire national. Ce sondage a été réalisé par notre équipe de 10 analystes entre le 16 et le 18 Mai
2011.

Le rendement moyen national 2011 est estimé à 63.1 Qx/ha contre 72.5 Qx l’an passé pour une surface 2011 de 5 016 200 ha (source SSP). La baisse des rendements est ainsi estimée à -13 % par rapport à l’an passé, ce qui conduit, malgré la hausse des emblavements, à une baisse de production de -11,5 %.

Les rendements sont en baisse sur l’ensemble du territoire. Les baisses les plus
conséquentes concernent le Poitou-Charente, le Centre, l’Ile de France, la Picardie et la Lorraine. Suivent la Bourgogne, la Franche-Comté et la Champagne-Ardennes.

Cette diminution des rendements prévisionnels est la conséquence directe du manque de pluviométrie sur les trois derniers mois écoulés. Les précipitations, sur les trois derniers mois, sont en baisse de 30 à 80 % par rapport aux normales de saison. De plus les températures excessives sur le mois d’avril ont amplifié le stress hydrique des cultures. Ces prévisions sont révisables selon la pluviométrie au stade remplissage dans les deux à trois prochaines semaines.

Le rendement Récolte 2011 est attendu légèrement inférieur aux années 2003 et 2007. Depuis 15 ans, on observe une tendance baissière sur les rendements français de blé tendre.

Les surfaces emblavées à l’automne dernier sont le second record historique. Cela limite partiellement l’impact des rendements très faibles attendus.

Un impact limité sur les marchés mondiaux ?

Contre toute attente, la forte baisse de la récolte française n’aura pas forcément un impact direct sur l’évolution des prix mondiaux. Pour rappel, la France fait partie des principaux exportateurs de blé au monde.

En 2010, la France aura exporté l’équivalent de plus de 10 %
des échanges mondiaux de blé. Les volumes à destination des pays-tiers ont en effet atteint le niveau record de 12,8 millions de tonnes. L’absence de la Russie et de l’Ukraine sur la scène internationale a favorisé pleinement l’activité portuaire française.

Sur la nouvelle campagne, les rôles pourraient bien être inversés. Selon nos estimations, le potentiel export de la France sera divisé par deux l’an prochain, à 6 Mt, en raison de la faible récolte attendue.

Cette diminution de l’offre française pourrait néanmoins être compensée par le probable retour de la Russie et de l’Ukraine à l’export. Pour le moment, le potentiel de production de ces deux pays est satisfaisant. Le mois de Juin restera néanmoins déterminant, à l’image de l’an passé.