Agritel : Evolution des marchés céréaliers et oléagineux
Agritel publie son hebdomadaire du département des matières premières agricoles. Zoom sur l’évolution des cours de céréales, maïs et oléagineux en ce début 2011...
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Céréales : net repli du blé
Les cours du blé affichent un net repli sur la semaine écoulée après avoir testé le seuil des 280 €/t sur l’échéance Mai11.En milieu de semaine, Chicago menait la danse propulsé à la baisse par des ventes liquidatives de la part des [a[fonds]a]. Ces derniers ont acquis des positions nettes à l’achat records et, sur les niveaux élevés actuels fixent leur profit trimestriel. S’en est suivie une vague de panique de la part des opérateurs les moins couverts, qui par sécurité, ont réduit leur exposition à la baisse.
Toutefois le repli est davantage à mettre à l’actif des éléments financiers que fondamentaux. En effet, les disponibilités exportables chez les principaux acteurs du marché demeurent réduites et continuent de se réduire au fil des différents appels d’offres tenus par les pays importateurs. Cette semaine était marquée par l’achat par l’Egypte de 120 000 Tonnes de blé US et 60 000 Tonnes de blé français. A ce titre les chiffres à l’export US dépassaient les attentes affichées au-delà des 700 000 t.
De son côté Bruxelles accordait des certificats pour l’export de 356 000 tonnes de blé, dont 200 000 tonnes pour la blé, dont 200 000 tonnes pour la France. Cela porte les ventes depuis le début de la campagne sur un niveau de 13,1 Mt contre 11,3 Mt l’an passé à la même époque.
En orges, les échanges sont actuellement réduits. L’activité à l’export est faible avec des certificats pour l’exportation de seulement 15 000 Tonnes délivrés cette semaine.
En qualité brassicoles, les perspectives export se réduisent face à la concurrence des origines australiennes.
Maïs : leger recul des prix
Le marché du maïs affichait une volatilité réduite en comparaison avec le blé ou le colza sur Euronext. La légère correction des prix est mise à profit par les fabricants d’aliments pour avancer dans leur couverture et limitent ainsi la baisse des prix.
D’un point de vue réglementaire, la commission a supprimé comme prévu les taxes à l’importation de –12 €/t en blé et de –16 €/t pour l’orge dans le cadre des droits préférentiels. Toutefois les opportunités d’importation en France apparaissent limitées à court terme et devraient limiter ainsi l’impact baissier sur les prix de ce type de mesure. De l’autre côté de l’atlantique le contexte fondamental demeure explosif et les cours du maïs à Chicago conservent une grande fermeté.
Les stocks US de fin de campagne sont attendus sur un niveau équivalent à seulement 14 jours de consommation. Dans ce contexte, la compétition de surfaces sera extrêmement soutenue au printemps prochain entre le maïs, le soja mais également le coton, dont les cours s’affichent actuellement sur des niveaux records.
Oléagineux : accélération de la baisse
Les cours du colza s’affichent en net repli sur la semaine écoulée. La dynamique
haussière de ces derniers mois est cassée et les cours devraient poursuivre leur mouvement de consolidation à court terme.
D’un point de vue graphique, le marché pourrait tester son niveau support affiché à 440 €/t sur Mai11 selon nos analystes. D’un point de vue fondamental, le marché n’a que peu évolué et les stocks de fin de campagne extrêmement tendus devraient permettre de contenir le mouvement de repli actuel à plus long terme. De plus, des inquiétudes naissent quand au développement des cultures en nouvelle récolte sur le bassin Mer Noire.
En Ukraine, les surfaces sont en recul de –30% par rapport à l’an dernier et les cultures doivent actuellement faire face à des températures très basses en dessous de –20 °C. La couverture neigeuse s’est largement réduite ces derniers jours et exposent davantage les cultures au froid. En soja, les cours affichaient une volatilité extrême sur la semaine écoulée à Chicago.
Les marchés se corrigent sous l’influence des prises de profit de la part des [a[fonds]a] mais également face à des estimations de récolte record au Brésil. Au regard des premiers échos de rendements, celle-ci pourrait dépasser les 70 Mt et permettre au pays d’exporter plus de 32 Mt contre 29 Mt l’an passé. Ainsi la pression récolte sud-américaine pourrait participer à la pression court terme sur les marchés oléagineux sans remettre en cause la tendance haussière long terme. En tournesol l’activité reste limitée.
BT avec cp Agritel