La Bourse de Paris en baisse, rattrapée par ses inquiétude sur la croissance :

A la clôture, l’indice cac 40 a perdu 18,82 points à 3.705,17 points, dans un volume d’échanges modéré de2,78 milliards d’euros.

Après une ouverture stable, le marché parisien a rapidement perdu du terrain, affaibli par des chiffres sur la croissance en Chine moins bons que prévu. Dans l’après-midi, des statistiques américaines également décevantes et l’ouverture en repli de Wall Street ont pesé sur la tendance.

"Le marché est fragilisé par ces mauvaises statistiques chinoises et surtout américaines, qui interviennent après une série d’autres indicateurs également décevants venant d’outre-Atlantique", souligne Frédéric Rozier, gérant de portefeuilles chez Meeschaert Gestion Privée.

"La politique américaine de réduction des dépenses publiques commence à peser sur l’économie en général et se traduit par des indicateurs macroéconomiques décevants", ajoute-t-il.

L’activité manufacturière de la région de New York a nettementralenti en avril et a cédé 6,1 point par rapport à mars, pour s’établir à 3,1. Les analystes s’attendaient à une baisse moins marquée, à 5,0.

Autre indicateur décevant, celui de la balance américaine des flux de capitaux investis à long terme. Cet indicateur est tombé dans lerouge en février, illustrant le fait que les Etats Unis attirent moins de [a[placements financiers]a] à long terme qu’ils n’en investissent à l’étranger.

Dans la matinée, des données économiques chinoises avaient déjà sapé le moral des investisseurs. La Chine a annoncé un ralentissement de sa croissance à 7,7% en rythme annuel au premier trimestre, un résultat inférieur aux attentes des analystes qui s’inquiètent des fragilités de la deuxième économie mondiale.

Le marché craint un "dérapage de la reprise mondiale, indique le courtier ETX Capital.

Ces statistiques décevantes ont "éclipsé les bons résultats de Citigroup", a-t-il poursuivi. La banque américaine a pourtant publié des résultats meilleurs que prévu avec un bénéfice net en forte hausse sur un an assorti d’un chiffre d’affaires en progression.

Pour Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, le marché reste "sans réelle tendance", tiraillé entre "l’abondance de liquidités et des nouvelles macroéconomiques qui tardent à se concrétiser", comme le redémarrage en Europe.

Sur le front des valeurs, les valeurs défensives, fidèles à leur caractéristiques de valeurs peu risquées car peu dépendantes du climat économique général, ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Ainsi, Sanofi a gagné 3,02% à 81,9 euros, également soutenu après un relèvement de l’objectif de cours par Morgan Stanley de 80,50 euros à 100 euros.

Danone a progressé de 0,35% à 54,46 euros, tout comme Essilor (+0,39% à 84,51 euros).

Du côté des baisses, on note le net recul de Publicis (-5,17% à 51,56 euros) en dépit d’un chiffre d’affaires en hausse de 7,6% au premier trimestre, à 1,56 milliard d’euros, un niveau meilleur qu’attendu. Mais les commentaires peu encourageants de la direction sur la suite de l’année ont plombé le moral des investisseurs et induit un mouvement de vente sur la valeur.

Les valeurs minières et industrielles ont lâché du terrain directement pénalisées par les craintes sur l’évolution de l’économie en Chine : Aperam a perdu 5,12% à 9,04 euros, Eramet (-3,83% à 79,17 euros), Arkema (-3,09% à 65,93 euros). Les valeurs liées à l’automobile étaient également en forte baisse comme Valeo (-4,61% à 39,73 euros), Renault (-4,33% à 47,39 euros), Michelin (-2,90% à 60,59euros).