Derrière cette hausse, se cache surtout les projets d’investissements dans l’exploitation de nouveaux gisements qui fondent de jours en jours. En plus de ce contexte, la dépréciation du dollar et la hausse des marchés d’actions signalent également un changement d’humeur du marché.

Ce matin quelques prises de bénéfices sont toutefois remarquables après cette hausse exponentielle. Le contrat mars sur le WTI a gagné $3.48 à $53.05 hier avec un gain de 19% par rapport à son plus bas niveau le 28 janvier dernier. Il cotait $52.30 ce matin en légère consolidation. Le Brent lui perdait 32 centimes à $57.59 ce matin.

Certains analystes à la Barclays, à la Société Générale et chez UBS pensent que le rallye de ces deux derniers jours n’est que temporaire en estimant qu’une baisse des investissements ne freinera pas de sitôt la surabondance mondiale. Clairement pour certains le fond n’a pas encore été touché et il pourrait atteindre les $30.Alors que les réductions de dépenses peuvent affecter la production en 2016 ou 2017, ils ne solutionnent pas la surabondance de l’offre à court terme. L’énorme ralentissement des plateformes pétrolières a déclenché une vague d’achats spéculatifs. D’autres avis divergent, les supports techniques créés au-dessus des $50 font penser à certains chartistes que la hausse pourrait tout de même se poursuivre.

Les données officielles de l’état des stocks sortent demain et le consensus table encore sur une hausse de 3.25 millions de barils à 410 millions. Les stocks avaient déjà augmenté la semaine d’avant de 6.1 millions de barils.

L’or a chuté en deux jours dans un contexte ou le premier ministre grec fait sa tournée aujourd’hui à Paris pour négocier une remise sur sa dette et même l’émission de nouvelles obligations avec un remboursement indexé sur sa croissance. Le rebond du pétrole et des actions a également joué en défaveur de la valeur refuge. L’once augmentait de 0.2% ce matin et s’échangeait à $1262.80.

Sur les marchés actions, les principales places à travers le monde ont engrangé du terrain hier dans le sillage des parapétrolières qui ont profité du fort rebond de l’or noir hier. Le baril s’est en effet envolé de près de 5% hier, et affiche désormais un gain de près de 16% au cours des trois dernières séances, alors que certaines sociétés commencent à arrêter la production depuis certaines plateformes jugées non-rentable. De plus, les places européennes ont profité des rumeurs sur une restructuration de la dette grecques pour débuter leur séance en fanfare, en mettant notamment en place des obligations indexées sur la croissance. Les négociations entre la Grèce et les pays européens devraient en tout cas animer les séances à venir, alors que les marchés ont d’ores et déjà salué l’abandon par la Grèce de l’idée de réduire sa dette. Alexis Tsipras, le premier ministre grec poursuit son tour de l’Europe et doit rencontrer aujourd’hui le président de la commission européenne ainsi que François Hollande.