Gestion d’actifs : Carmignac prévoit de la volatilité en 2015 malgré le soutien de la BCE

"L’année commence fort avec les annonces de la BCE qui sont un facteur de soutien à la zone euro et qui vont évidemment avoir des répercussions mondiales", explique à l’AFP Jean Medecin, membre du comité d’investissement chez Carmignac.

La Banque centrale européenne a dévoilé jeudi un vaste programme de rachat d’actifs, élargi aux dettes souveraines,afin de lutter contre les risques de déflation.

"Notre stratégie en zone euro consiste à nous positionner sur les dettes souveraines périphériques, italienne et espagnole en particulier, et les obligations émises par les institutions financières", explique M. Medecin.

La politique monétaire de la BCE "nous permet d’envisager de prendre nos profits graduellement sur ces positions", selon lui, alors que Carmignac n’est toujours pas exposé à la dette souveraine allemande ou française.

La société de gestion voit également un autre moyen de bénéficier des annonces de la BCE, à travers la hausse du dollar face à l’euro.

"Les actifs qui sont libellés en dollar bénéficient directement d’une revalorisation pour l’investisseur européen et peuvent donc constituer une façon efficace et complémentaire pour intégrerle QE (quantitative esaing, ou assouplissement quantitatif, ndlr) dans une stratégie d’investissement", selon M. Medecin.

Côté action, Carmignac est légèrement surpondéré sur la zone euro, privilégiant les sociétés qui "sont capables de faire croître leur résultat dans un environnement de croissance modérée et de pressions déflationnistes".

Plus généralement, avec ce geste de la BCE, "il y a toujours une lutte importante des banques centrales contre la déflation et l’anémie de l’économie", selon M. Medecin.

La BCE emboîte ainsi le pas à la Réserve fédérale américaine, qui devrait toutefois resserrer sa politique monétaire en 2015, ainsi qu’à la Banque du Japon.

"Les marchés devraient connaître une volatilité très importante au gré de cette compétition entre d’un côté le soutien monétaire et de l’autre le ralentissement économique à tendance déflationniste", explique M. Medecin, Carmignac ayant en outre une vision relativement prudente sur l’évolution de l’économie mondiale.

Concernant les pays émergents, "l’Inde est très clairement une de nos plus fortes convictions", le pays bénéficiantde la baisse des prix du pétrole et pouvant amortir les pressions déflationnistes.

Enfin, Carmignac a confirmé que l’année 2014 avait été délicate pour ce qui est des performances, avec une décollecte de 6,4 milliards d’euros.

La société de gestion a terminé l’année avec des encours sous gestion de 50,4 miliards d’euros, limitant l’impact de la décollecte grâce à un effet marché positif.

"La décollecte s’est faite en deux temps en 2014. Elle a été assez prononcée au début de l’année et quasi-insignifiante durant la seconde partie de l’année", selon M. Medecin.

"L’année 2015 débute avec une collecte positive. L’inflexion assez marquée est le reflet d’une performance solide", explique-t-il.