L’inflation a en effet franchi le seuil fatidique des 2% depuis février, ressortant à 2.6% en mars selon Eurostats. Autre mesure significative, l’amélioration du taux de chômage brut en Allemagne s’est établi à 7,6% en mars, en baisse de 0,3 point par rapport à février, selon les chiffres publiés jeudi.

Le contexte justifie donc l’imminence du resserrement monétaire, réponse à l’enjeu central du mandat de Jean-Claude Trichet : protéger la monnaie unique face à l’inflation ! Les taux directeurs européens devraient être rehaussés de 0.25% la semaine prochaine.

Annoncée il y a plusieurs semaines, cette hausse de taux est déjà globalement intégrée et pricée par les marchés. Elle conforte la tendance de fond favorable au renforcement de l’euro. Toutefois, le marché des devises devrait connaître une correction à court terme (simple pause) sur la parité euro-dollar.

La conjonction de deux facteurs joue en ce sens : la très bonne tenue de la reprise américaine y est pour beaucoup, en témoigne l’amélioration notable sur le front de l’emploi (inscriptions hebdomadaires en recul, à moins de 400.000). La croissance économique devrait rebondir beaucoup plus vivement aux Etats-Unis qu’en Europe, d’autant que les exportations européennes sont plombées par un euro fort.

D’autre part, la normalisation progressive de la politique monétaire américaine est en cours. Elle sera prochainement matérialisée par la fin des mesures de Quantitative Easing (injections massives de liquidités) menées jusqu’alors par la Fed, et par une hausse de ses taux directeurs (resserrement probable du spread entre les taux courts américains et européens).

Tout cela a un effet positif sur le cours du dollar à court terme. Pour l’heure, à 1.4185, les cambistes restent acheteurs et profitent de la tendance qui se développe (1.4350 comme objectif), tant que la paire reste au dessus du seuil psychologique des 1.40.

Fabrice Cousté, DG de CMC Markets France

BT avec Fargo